jeudi 9 janvier 2014

Réflexions: Premières Impressions

Après avoir passé quasiment une semaine au Canada, j'ai pu avoir des premières impressions claires de comment me semblent les canadiens et le Canada. Certaines me semblent moins bien qu'en France, d'autres mieux qu'en France, mais en majorité je suis juste surprise.

Déjà, les canadiens sont vraiment très gentils quand on les rencontre où qu'on les croise dans la rue. Les vendeurs dans les magasins par exemple te tapent la discute, sont très souriants, te demandent "Comment ça va?"

Dans la rue, si tu es perdu, et que tu arrête un canadien pour demander ton chemin, celui ci va se montrer extrêmement agréable et serviable. D'ailleurs, si tu recherche frénétiquement ton chemin sur un carte, il y a des chances que ce soit même le canadien qui t'arrête pour te dire "Are you lost? Do you need help?" au point où Sarah et moi en étions un peu désorientées à notre arrivée ici.

Maintenant on trouve ça normal, mais sur le coup, notre premier réflexe français est de se dire "Mais, qu'est-ce qu'il me veut?". Ben ils sont comme ça. Une des filles du groupe d'internationaux, Justine, nous a même raconté comment elle a refusé une pièce à un mendiant et qu'après ce même mendiant l'a aidé à trouver son chemin alors qu'elle était perdue. A côté, en France, je me suis déjà fait cracher dessus après avoir refusé une pièce à un mendiant, alors on a vraiment l'impression de pas être dans le même monde.

Ça c'était vraiment ma toute première impression des canadiens mais celle-ci a un peu évolué en une semaine. Notamment, quand on nous a fait une conférence pour nous expliquer les règles sur le campus, yavait un côté très hypocrite dans la façon dont les conférenciers donnaient leur speech: dans le genre tout le monde est gentil, tout le monde est amis, on est vos potes, mais si vous enfreignez les règles on vous défonce sans état d’âme

Dans ces cas là, où clairement ils nous expliquent qu'en gros ils sont là pour s'assurer que les règles ne soient pas enfreintes et qu'ils ne sont pas nos potes, ce serait bien s'ils agissaient pas comme si on a avait fait la classe maternelle ensemble. Faut savoir se positionner!

En fait, ça me rappelait un peu une mentalité américaine: genre c'est noir ou c'est blanc, pas de juste milieu. C'est un peu le même genre de truc quand on fait un achat et que c'est des magasins avec "no refunds". Si le vendeur te conseille un produit, te dit qu'il marche avec ton truc, que tu l'achète et qu'en en fait il marche pas, ben tu l'as profonde. Parce que ce même vendeur t'expliquera que "ah bah non c'est no refunds alors désolé mais tant pis pour toi."

En france, une fois, j'avais acheté un bijou de boucle d'oreille dans une bijouterie lambda. J'étais allée voir la vendeuse, je lui avait demandé si le produit était adapté à mes oreilles, si je pouvais le mettre sachant que bla bla bla.... "Oui oui, pas de soucis". Du coup, j'ai acheté le produit mais une fois rentrée chez moi, je me suis rendue compte que la boucle d'oreille n'était pas adaptée et qu'en la mettant je saignais. Donc je suis revenue à la bijouterie le lendemain, j'ai parlé à la vendeuse (une autre) et malgré le fait que la politique des bijouterie est très stricte sur les bijoux déjà portés (notamment, on ne peux pas rendre, échanger, ou se faire rembourser un bijou porté) elle m'a fait un avoir.

En comparaison, Paul, un des français en échange, a acheté une carte sim pour son portable dans un petit magasin de téléphonie sur le campus. Il a montré son portable au vendeur, lui a demandé si c'était sûr que la carte sim correspondrait au portable et le vendeur lui a assuré qu'il n'y aurait pas de problème. Sauf qu'après avoir acheté la carte sim, il a essayé de mettre la carte sim dans son portable et... elle était trop grande! Donc il est retourné au magasin de téléphonie et là on lui a dit "no refunds". Pas de refunds, pas d'échange, tant pis pour toi. Du coup il n'a pas eu d'autre choix que de racheter une carte sim.

Donc ouais, les canadiens sont très gentils, très mignons mais ils restent... j'ai envie de dire vicieux. Le prof qui a mis en place le programme transco nous a prévenu: méfiez vous. Ici les profs sont très relax très sympas et si tu rend pas tes devoirs à temps "No problem, pas de soucis. Au fait, t'es recalé."

Ya aussi le fait que les profs n'ont pas la même notion des notes: apparemment on est là pour apprendre, ou du moins c'est ce qu'on nous dit, et donc ce n'est pas les notes qui sont importantes. Certes mais si c'est pour être recalé, non merci. On va me dire que si on apprend, on a normalement des bonnes notes. Normalement.

Le dernier cours de New Venture Planning m'a énormément énervé. On avait 100 pages à lire pour le cours, ce que Sarah, Olivier et moi avons studieusement lu. Dès qu'on arrive en cours, pop quiz. C'était notre premier cours, on avait même pas expliqué ce qu'on avait lu. Les questions du test étaient assez spécifiques, difficile de se rappeler d'une paragraphe sur 100 pages de texte. Une fois que le test était fini, la prof nous a demandé de se remettre en groupe pour repasser le test. Pour nous montrer qu'en groupe on avait une meilleure note que tout seul. Oh que c'est biiiien, on a appris, que c'est innovant! En attendant, on a quand même eu une note individuelle de merde, qui finit dans notre moyenne.

Il faut dire qu'en plus j'ai déjà fait ce genre d'exercice à Grenoble. L'exercice n'était pas noté et on a tout aussi bien appris, en plus il était plus amusant et apparemment on apprend mieux en s'amusant.  En plus c'était un exercice approuvé par la NASA, donc il y avait de l'ethos. Accessoirement, on a pas eu un sale goût dans la bouche après.

C'est un couteau à double tranchant: d'un côté on a envie de devenir pote avec tout le monde car tout le monde a l'air super sympa, mais d'un autre côté, il faut se rappeler qu'en grande partie c'est la culture qui fait ça, pas la personne.

A part les gens, il y a pas mal d'autres choses que je trouve assez paradoxal dans la culture canadienne.

Le premier truc qui m'a impressionné en arrivant était la taille des routes. Chaque petite route de quartier ici est une départementale en France. Et la raison principale c'est parce que leurs voitures sont super fat. Donc j'en déduis que des énormes BMW, Range Rovers et Pick-up trucks, ça consomme pas mal et ça pollue pas mal. A côté, Vancouver est considéré comme une des villes les plus vertes de l'Amérique du Nord. Ya des poubelles de tri sélectif partout et si tu mets tes déchets dans la mauvaise poubelle tu risque de te faire toiser du regard.

Ma théorie là dessus c'est ils essayent de faire de l'écologie là où ils peuvent pour compenser le fait que ce sont des gros émetteurs de CO2. Mais ça reste très paradoxal de voir que pour eux c'est normal de polluer mais c'est pas normal de ne pas trier ses déchets.

Surtout que ceux qui veulent prendre le bus n'ont pas trop de choix. Le réseau de bus est bof et long. Si on veut marcher, en mode extra green, les distances sont énormes! Quand tu rate ton arrêt de bus, il vaut mieux attendre le prochain bus dans l'autre sens que de marcher pour aller là où veut aller.

Il y a pleins d'autres trucs qui me semblent étranges ou étonnant sur la canada et les canadiens, et je pourrais continuer pendant des heures et des heures, mais ça c'est vraiment les trucs qui ressortent le plus. Je ne sais pas si ces premières impressions vont changer avec le temps, mais ça m'étonnerais pas!

1 commentaire:

  1. Ces réflexions témoignent d'une bonne observation de la culture Canadienne et révèlent les différences culturelles que l'on ne réalise pas de prime abord mais qui apparaissent avec le temps.
    Cette culture est américaine et un peu éloignée de la culture Latine des français : il ne faut pas enfreindre la loi et quand on le fait, pas d'état d'âme à sanctionner sans regarder les conséquences.
    Et quand tu es au Québec où l'on "parle français", tu te rends compte rapidement que les Québecaquois sont de culture américaine avec une langue française et pas de culture française.

    Pourquoi les routes sont-elles très larges ? Pour deux raisons principalement, d'une part ce pays a été conçu avec la voiture et son architecture témoigne de cette conception récente ; au contraire la France a une voirie conçue sur l'infrastructure des chemins romains... constitués pour le piéton ou le cheval ; du coup, les routes sont moins pensées pour la voiture... sauf les autoroutes. D'autre part, ce pays est vaste ce qui pose le problème de la densité de la voirie et donc les distances sont grandes quelques qu'elles soient : avoir un réseau plus dense, cela coûte cher et des transports en commun, ce n'est pas nécessaire parce que chaque canadien possède sa propre voiture individuelle. Enfin comme il y a de la place, on a construit des routes larges, pas de problème d'expatriation des champs voisins...

    Et pour les cours, c'est comme le reste, pas de problème, tu choisis et tu décides car tu es libre de ce que tu veux faire et tu assumes les conséquences... A bon entendeur salut dit le proverbe.

    Bonne découverte, profte

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