La raisonnable principale pour laquelle je n'ai pas beaucoup bloggé ces dix dernier jours, c'est que le boulot et la pression qu'on a eu m'a complètement démotivé.
C'est pas vraiment qu'on a eu trop de boulot. Le truc qui nous a le plus épuisé c'est la pression monstre qu'on nous a mis pour des trucs qui au final ne représentaient aucuns enjeux. L'Oppfest, c'est un de ces trucs.
Comme j'en ai parlé précédemment, ce semestre est tourné autour de nos travaux de groupe pour monter notre boite. On avait un concept, et on a dû le réaliser. Ceux qui proposaient des objets ont dû les faire faire (c'est comme ça qu'un groupe a dû investir $800 dans une "Smart douche", un autre a réalisé une étagère verte à $300, et un autre a passé son temps à coder une plateforme virtuelle).
Le problème c'est que les profs avait beau nous donner comme argument qu'on allait monter notre boite là dessus, pour tout le monde ce n'était qu'un projet de groupe scolaire.
Bien sur que ç'aurait été génial de créer notre boite dans la vraie vie, mais ce groupe ce n'était pas la vraie vie: dans la vraie vie, quand tu monte ta boite, tu choisi ton service. Aucun prof ne t'impose la contrainte de " ça doit résoudre le problème du réchauffement climatique" parce qu'il est un écolo fan de green-washing. Tu choisis un projet parce qu'il te passionne et que parce que ça te passionne, tu es prêt à bosser dessus d'arrache pied.
Dans la vraie vie, tu t'entoures de personnes qui sont passionnés par tes projets, et tu les choisi comme ça. Tu ne te retrouve pas avec des gens qui ont étés placés dans des projets par ta prof en ne prenant rien d'autre en compte que des intérêts choisis parmis une courte liste.
Dans la vraie vie, un projet mauvais est un projet mauvais. Ça ne devient pas un projet "so impactful" avec "so much potential" juste parce que ta prof ne sait pas être franche et sincère et, fidèle à la mentalité canadienne, tourne autour du pot.
Enfin bref, mon groupe travaillait sur un projet inintéressant et qui ne suscitait l'intérêt de personne dans le groupe.
Des fois quand je vois à quel point je perds mon temps en cours à travailler sur des trucs dont je me fiche, je me demande si dans la vraie vie je travaillerais pour un projet qui me passionnera ou si je dois m'habituer à l'ennui que je subis en cours.
Du coup, l'Oppfest est un espèce de salon de l'innovation étudiante. Alors comme d'habitude, notre prof nous en a fait toute une montagne en nous disant qu'il y aurait des invités de quâââlité, qu'il était de la plus grande importance que tout le monde soit au top niveau bla bla bla...
C'était un lundi et nous avions le weekend pour le préparer mais mon groupe l'a plus passé à bosser sur un devoir de finance.
Deux petits mots à propos de la façon dont travailles les canadiens : déjà, c'est des gros perfectionnistes et pour la plupart, c'est des gens bosseurs.
MAIS....
1) Ils apprennent clairement moins à travailler en groupe et ça se voit: ils sont très mauvais pour gérer les conflits.
2) Pour eux travailler bien c'est travailler longtemps mais pas forcément efficacement. Du coup, on se retrouve à faire de supers longues réunions, pendant lesquelles la moitié du temps on avance pas.
3) Même en travail de groupe, les canadiens restent assez persos. Je ne sais pas si c'est une question des personnalités des gens de ma classe (je rappelle qu'il y avait que 10 canadiens et que je ne bossais qu'avec l'un d'eux) mais lorsqu’après une présentation, la prof pose une question, on avait l'impression que le canadien de mon groupe se croyait en entretien: il était impossible pour quiconque d'autre d'en placer une.
4) Cet élément par contre, je sais que c'est récurrent dans tout les groupes et ça m'a été avoué comme étant une pratique normale par certains canadiens: il réécrivent les parties de tout le monde dans les devoirs. Le truc c'est qu'ils te préviennent pas, du coup, on a mis du temps à s'en rendre compte. La raison qui m'a été donnée c'est que le système de notation canadien prend en compte le fait que le devoir doit donner l'impression d'avoir été écrit par tout le monde. Sauf que quand j'ai passé 4 heures à écrire à moi toute seule la partie écrit du devoir de finance (les deux autres faisait la partie excel, la dernière faisait l'autruche) et que le canadien de mon groupe a tout réécrit, j'ai dû mal à y croire.
5) Enfin, il parait que c'est la culture West Coast en général, mais les canadiens envoient tout au dernier moment. Sauf que quand t'attend les prévisions de comptabilité pour faire le bilan de l'année N, ça te fout les boules quand tu les reçois à la dernière minute.
Donc ce fameux devoir de finance, c'était beaucoup de stress, beaucoup de non-dits et d'agressivité passive.
Heureusement j'avais fait avant la plaquette présentant notre projet et l'autruche a fait un grand poster. Le jour de l'Oppfest, Olivier et moi nous retrouvons pour aller à Surrey tôt (on est arrivés à 14h alors que l'Oppfest commençait à 18h).
J'ai préparé le pitch à présenter aux investisseurs en attendant les autres. Tout les groupes ont commencé à préparer les stands aux alentours de 16h30.
Le boulot qui avait été mis dans ces stands était impressionnant.
Le groupe Bliss, qui s'est lancé dans les étagères designs
Le groupe Wet Coast, le groupe de Cyrielle qui fait des bonnets
Mon groupe, spécialisé dans le consulting vert
Le groupe de Sarah, EveryWare, qui fait dans la plateforme internet
Fix-E, le groupe d'Hélène, le club étudiant qui répare des PCs
En attendant que les jurys arrivent, j'ai fait un petit tour des stands. J'aime beaucoup celui de Bliss, ils ont mis beaucoup de travail dedans, mais j'avais un coup de coeur pour le produit de Wet Coast, le groupe de Cyrielle. Ils font des bonnets Waterproof, ce qui n'est pas bête dans un coin comme Vancouver, où il pleut tout le temps.
Je me suis amusée à porter le bonnet.
Puis les jurys ont commencé à arriver.Il y a eu un discours d'arrivée sur un podium. D'ailleurs, c'est marrant parce que juste avant on s'était amusés à se prendre en photo sur ce podium.
En route vers la victoire!
On a ensuite commencé à faire le pitch aux jurys. Pendant pas mal de temps, j'ai bougé, vu qu'il n'y avait aucun jurys au stand, puis quand il y a commencé à en avoir, ça n'avait pas trop d'intéret que je sois là vu que l'SFU de notre groupe monopolisait la parole. Sur tout les jurys, on a à peine pu parler à part lui.
En attendant, j'étais très stressée et j'avais mal au ventre. Il y avait du popcorn et des barbes à papa, du coup on est pas morts de faim et j'ai pas mal mangé pour combler le stress (ce qui n'a pas aidé! Note à soi: très mauvaise idée!).
Il y a ensuite eu 45 minutes de délibérations du jury. Oui, parce qu'il y a un jugement à rendre pour des prix. Il y avait un prix par catégories (sachant qu'il y avait quatre catégories), un prix du meilleur orateur par catégories, un prix du vote du public et un grand prix. Un vrai concours de beauté!
Je ne me faisait pas d'illusion sur notre projet. Pas mal de jurys l'ont critiqué et nous ont fait des remarques. J'attendais avec Cyrielle les résultats, et pas mal de gens de GEM ont gagné des prix, dooooont...
Eh! C'est ma colloc'!
Et oui! Ma Sarounette! Son groupe a gagné 1ère place de sa catégorie, Technologie la plus investissable et Prix du vote du public! Chaque prix représente 500€, du coup, le groupe à gagné 1000€ et leur étudiant SFU a en plus gagné prix du meilleur orateur, donc 500€ en plus.
J'étais très fière de voir autant de gens de GEM d'avoir eu des prix, et de Sarah, qui avec tout le boulot que son groupe à fait, a eu non pas un, mais deux prix!
Une remarque tout de même, parce que tout n'est pas rose dans le meilleur des mondes. Le prix du meilleur orateur, à mon avis c'est de la bétise. C'est déjà assez dûr comme ça de se dire qu'il y a de la compétition entre les groupes. Mais de la compétition au sein d'un même groupe, ça donne ce que j'ai dit avant: "ça n'avait pas trop d’intérêt que je sois là vu que l'SFU de notre groupe monopolisait la parole." Et ça lui a valu un prix.
Et cette situation a aussi été le cas dans le groupe de Sarah.
C'est ça qui me mène à penser que les SFUs n'ont pas le sens du team spirit. Mener la compétition au sein même de son propre groupe pour gagner un prix, c'est stupide et ça démotive. Résultat, j'ai été démotivée, et je sais que Sarah a aussi été un petit peu déçu par l'attitude du SFU de son groupe.
Enfin bref, heureusement, le travail de groupe se finit bientôt, et ça, ça va vraiment me soulager.
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